jeudi, octobre 09, 2008

La crise financière mondiale menace la croissance en Afrique


La crise mondiale, qui vient de frapper les bourses du Caire à Johannesburg, devrait avoir un impact limité sur les systèmes financiers d'Afrique mais risque d'entraîner un ralentissement de la croissance à plus long terme, ont estimé mardi des analystes.


Depuis le début de la semaine, les bourses du continent, jusqu'à présent relativement à l'abri de l'effondrement des marchés, ont plongé, avec un creux de 16,5% mardi en Egypte. Mais toutes les places financières ne sont pas affectées par cette débâcle, la Côte d'Ivoire a ainsi clôturé à la hausse lundi.


"Dans l'immédiat, il n'y a pas d'impact, parce que l'Afrique toute entière représente moins de 1% du commerce mondial", a déclaré à l'AFP Willy Ontsia, le directeur général de la Bourse des valeurs mobilières d'Afrique centrale (BVMAC), basée à Libreville.


"Mais si la crise venait à durer, elle aurait des impacts sur plusieurs indicateurs qui ont des influences sur la croissance dans les pays en développement", a-t-il prévenu, alors que le continent affiche la plus forte période de croissance depuis la décolonisation, à 5,7% en 2007.


Ces bons résultats sont largement tirés par les prix élevés des matières premières, qui pourraient chuter si la demande mondiale diminue.


Les analystes pointent également d'autres "conséquences indirectes" de la crise financière, avec le risque d'une baisse des investissements étrangers et de l'aide au développement.


Le continent serait affecté de manière variable par ce ralentissement, mais l'Afrique du Sud, première puissance économique du continent, risque de payer le prix fort.


"L'Afrique du Sud échange beaucoup avec les Etats-Unis et l'Europe, en particulier", relève Daniel Makina, économiste à l'Université d'Afrique du Sud (Unisa). "Une récession aux Etats-Unis ou en Europe aurait donc un impact sur les exportations sud-africaines."


Lundi, la bourse de Johannesburg a fermé à 21.022 points, soit une baisse de 7,3% avant de se stabiliser mardi à l'ouverture, grignotant 2,83%.


A court terme, en raison de sa forte intégration sur les marchés et de ses importantes liquidités, l'Afrique du Sud "sera plus sensible aux fluctuations du marché financier" que les autres pays en développement, a souligné Razia Khan, analyste pour l'Afrique de la banque StandardChartered.


Mais comme sur le reste du continent, les banques sud-africaines sont protégées des turbulences qui frappent l'Occident. Elles se "financent elles-mêmes en préférant l'épargne aux prêts interbancaires" et ont une dépendance limitée aux investisseurs étrangers, selon Mme Khan.


Et même si le Nigeria, puissant pays pétrolier, a accusé lundi une baisse de 0,47% à la fermeture de la Bourse, d'autres places financières, moins dépendantes de l'extérieur, restent totalement protégées de la tempête.


La Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), basée à Abidjan, a même clôturé lundi avec un indice en hausse de +0.49% pour le BRVM 10 (les 10 sociétés les plus actives).


"Il n'y a pas d'interconnexion entre les bourses étrangères et notre bourse et en plus (...) on ne fait pas de prêts immobiliers. Donc, on n'a pas les problèmes de liquidités que rencontrent les autres bourses étrangères", explique Aminata Fofana, assistante du directeur de l'antenne nationale BRVM.


Même constat au Maroc. Selon Youssef Benkirane à la tête d'une société de bourse de la Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE), la baisse de 0,58% mardi à l'ouverture de l'index général de la bourse de Casablanca (Masi) et de 2,30% la veille "n'a pas de lien direct" avec la crise.


Elle est "psychologique": les hommes d'affaires suivent simplement la tendance, relève M. Benkirane.

La crise financière mondiale menace la croissance en Afrique


La crise mondiale, qui vient de frapper les bourses du Caire à Johannesburg, devrait avoir un impact limité sur les systèmes financiers d'Afrique mais risque d'entraîner un ralentissement de la croissance à plus long terme, ont estimé mardi des analystes.


Depuis le début de la semaine, les bourses du continent, jusqu'à présent relativement à l'abri de l'effondrement des marchés, ont plongé, avec un creux de 16,5% mardi en Egypte. Mais toutes les places financières ne sont pas affectées par cette débâcle, la Côte d'Ivoire a ainsi clôturé à la hausse lundi.


"Dans l'immédiat, il n'y a pas d'impact, parce que l'Afrique toute entière représente moins de 1% du commerce mondial", a déclaré à l'AFP Willy Ontsia, le directeur général de la Bourse des valeurs mobilières d'Afrique centrale (BVMAC), basée à Libreville.


"Mais si la crise venait à durer, elle aurait des impacts sur plusieurs indicateurs qui ont des influences sur la croissance dans les pays en développement", a-t-il prévenu, alors que le continent affiche la plus forte période de croissance depuis la décolonisation, à 5,7% en 2007.


Ces bons résultats sont largement tirés par les prix élevés des matières premières, qui pourraient chuter si la demande mondiale diminue.


Les analystes pointent également d'autres "conséquences indirectes" de la crise financière, avec le risque d'une baisse des investissements étrangers et de l'aide au développement.


Le continent serait affecté de manière variable par ce ralentissement, mais l'Afrique du Sud, première puissance économique du continent, risque de payer le prix fort.


"L'Afrique du Sud échange beaucoup avec les Etats-Unis et l'Europe, en particulier", relève Daniel Makina, économiste à l'Université d'Afrique du Sud (Unisa). "Une récession aux Etats-Unis ou en Europe aurait donc un impact sur les exportations sud-africaines."


Lundi, la bourse de Johannesburg a fermé à 21.022 points, soit une baisse de 7,3% avant de se stabiliser mardi à l'ouverture, grignotant 2,83%.


A court terme, en raison de sa forte intégration sur les marchés et de ses importantes liquidités, l'Afrique du Sud "sera plus sensible aux fluctuations du marché financier" que les autres pays en développement, a souligné Razia Khan, analyste pour l'Afrique de la banque StandardChartered.


Mais comme sur le reste du continent, les banques sud-africaines sont protégées des turbulences qui frappent l'Occident. Elles se "financent elles-mêmes en préférant l'épargne aux prêts interbancaires" et ont une dépendance limitée aux investisseurs étrangers, selon Mme Khan.


Et même si le Nigeria, puissant pays pétrolier, a accusé lundi une baisse de 0,47% à la fermeture de la Bourse, d'autres places financières, moins dépendantes de l'extérieur, restent totalement protégées de la tempête.


La Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), basée à Abidjan, a même clôturé lundi avec un indice en hausse de +0.49% pour le BRVM 10 (les 10 sociétés les plus actives).


"Il n'y a pas d'interconnexion entre les bourses étrangères et notre bourse et en plus (...) on ne fait pas de prêts immobiliers. Donc, on n'a pas les problèmes de liquidités que rencontrent les autres bourses étrangères", explique Aminata Fofana, assistante du directeur de l'antenne nationale BRVM.


Même constat au Maroc. Selon Youssef Benkirane à la tête d'une société de bourse de la Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE), la baisse de 0,58% mardi à l'ouverture de l'index général de la bourse de Casablanca (Masi) et de 2,30% la veille "n'a pas de lien direct" avec la crise.


Elle est "psychologique": les hommes d'affaires suivent simplement la tendance, relève M. Benkirane.

La crise financière mondiale menace la croissance en Afrique


La crise mondiale, qui vient de frapper les bourses du Caire à Johannesburg, devrait avoir un impact limité sur les systèmes financiers d'Afrique mais risque d'entraîner un ralentissement de la croissance à plus long terme, ont estimé mardi des analystes.


Depuis le début de la semaine, les bourses du continent, jusqu'à présent relativement à l'abri de l'effondrement des marchés, ont plongé, avec un creux de 16,5% mardi en Egypte. Mais toutes les places financières ne sont pas affectées par cette débâcle, la Côte d'Ivoire a ainsi clôturé à la hausse lundi.


"Dans l'immédiat, il n'y a pas d'impact, parce que l'Afrique toute entière représente moins de 1% du commerce mondial", a déclaré à l'AFP Willy Ontsia, le directeur général de la Bourse des valeurs mobilières d'Afrique centrale (BVMAC), basée à Libreville.


"Mais si la crise venait à durer, elle aurait des impacts sur plusieurs indicateurs qui ont des influences sur la croissance dans les pays en développement", a-t-il prévenu, alors que le continent affiche la plus forte période de croissance depuis la décolonisation, à 5,7% en 2007.


Ces bons résultats sont largement tirés par les prix élevés des matières premières, qui pourraient chuter si la demande mondiale diminue.


Les analystes pointent également d'autres "conséquences indirectes" de la crise financière, avec le risque d'une baisse des investissements étrangers et de l'aide au développement.


Le continent serait affecté de manière variable par ce ralentissement, mais l'Afrique du Sud, première puissance économique du continent, risque de payer le prix fort.


"L'Afrique du Sud échange beaucoup avec les Etats-Unis et l'Europe, en particulier", relève Daniel Makina, économiste à l'Université d'Afrique du Sud (Unisa). "Une récession aux Etats-Unis ou en Europe aurait donc un impact sur les exportations sud-africaines."


Lundi, la bourse de Johannesburg a fermé à 21.022 points, soit une baisse de 7,3% avant de se stabiliser mardi à l'ouverture, grignotant 2,83%.


A court terme, en raison de sa forte intégration sur les marchés et de ses importantes liquidités, l'Afrique du Sud "sera plus sensible aux fluctuations du marché financier" que les autres pays en développement, a souligné Razia Khan, analyste pour l'Afrique de la banque StandardChartered.


Mais comme sur le reste du continent, les banques sud-africaines sont protégées des turbulences qui frappent l'Occident. Elles se "financent elles-mêmes en préférant l'épargne aux prêts interbancaires" et ont une dépendance limitée aux investisseurs étrangers, selon Mme Khan.


Et même si le Nigeria, puissant pays pétrolier, a accusé lundi une baisse de 0,47% à la fermeture de la Bourse, d'autres places financières, moins dépendantes de l'extérieur, restent totalement protégées de la tempête.


La Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), basée à Abidjan, a même clôturé lundi avec un indice en hausse de +0.49% pour le BRVM 10 (les 10 sociétés les plus actives).


"Il n'y a pas d'interconnexion entre les bourses étrangères et notre bourse et en plus (...) on ne fait pas de prêts immobiliers. Donc, on n'a pas les problèmes de liquidités que rencontrent les autres bourses étrangères", explique Aminata Fofana, assistante du directeur de l'antenne nationale BRVM.


Même constat au Maroc. Selon Youssef Benkirane à la tête d'une société de bourse de la Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE), la baisse de 0,58% mardi à l'ouverture de l'index général de la bourse de Casablanca (Masi) et de 2,30% la veille "n'a pas de lien direct" avec la crise.


Elle est "psychologique": les hommes d'affaires suivent simplement la tendance, relève M. Benkirane.

L'Afrique souffrira aussi à terme de la crise financière

Selon la Banque africaine de développement, le continent ne sera pas touché à court terme mais pâtira du ralentissement de la demande mondiale, de moindres transferts financiers de la part des émigrés, d'un accès réduit au financement et des aléas du tourisme.

L'Afrique devrait échapper aux effets immédiats de la crise financière dans les pays industrialisés, mais sera confrontée à terme à des risques économiques majeurs avec une baisse de la demande mondiale et un accès limité aux financements, selon la Banque africaine de développement.
"L'Afrique est moins exposée en raison de ses relations limitées avec la communauté financière internationale (...), mais j'ai des raisons de m'inquiéter sérieusement des effets économiques à terme sur le continent", a averti mardi Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement (BAD).
Parlant de "la fin d'une époque", le patron de la BAD a préféré insister sur la menace engendrée par les troubles financiers pour la croissance en Afrique. "C'est l'effet économique à long terme qui nous cause d'énormes soucis", a-t-il dit au cours d'une conférence de presse à Tunis, prévoyant des "retombées variables" selon les pays du continent. Les Etats à économie plus ou moins ouverte au mouvement des capitaux seront les plus touchés par le déséquilibre des taux de change, a-t-il averti.
Globalement, les réserves extérieures de l'Afrique sont passées de 1 milliard de dollars en 2002 à 4 voire 5 milliards déposés actuellement dans les banques étrangères. "Cela pose quand même problème !", a-t-il lancé.
En général, les économies africaines seront frappées par le fléchissement attendu de la croissance mondiale et une baisse de la demande après une décennie de croissance au taux annuel de 7% grâce à la demande du pétrole et de matières premières (café, cacao...). "Nous allons dans une phase de demande réduite" et l'effet se fait déjà sentir dans certains marchés émergents (Inde, brésil, Chine), a affirmé le président de la BAD.
De nombreux pays au sud du Sahara seront affectés par un recul attendu des transferts financiers de leurs ressortissants immigrés dans les pays de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), le volume de ces avoirs dépassant pour certains celui des exportations ou de l'aide publique.
La crise financière rendra également les fonds plus coûteux pour les Etats à revenu intermédiaire, qui n'auront plus l'accès facile aux marchés des capitaux (Afrique du Sud, Tunisie, Maroc, Egypte), a-t-il ajouté. Il y a un risque de récession pour les pays qui dépendent du tourisme et ceux qui sont déjà fragilisés par la crise alimentaire ou les conflits (Malawi, Centrafrique, Sierra Leone, Burundi, Liberia, Côte d'Ivoire).
Autres craintes de l'Afrique: une remontée du protectionnisme et le coût élevé du sauvetage du système financier qui va peser sur les budgets et risque de grever l'aide publique au développement.
Décrivant un "système multilatéral en disfonctionnement total", il a prévu "des années sombres", si jamais l'aide au développement devait être considérée comme "une dépense non-prioritaire". Il a cependant écarté la fin du système des marchés et "exhorté" les Etats d'Afrique à aller de l'avant avec leurs réformes macroéconomiques. Pour lui, l'Afrique restera "une destination attrayante" pour les investissements grâce à un meilleur climat d'affaires et au "risque minime" pour le système financier.
Confirmant les prévisions de croissance au taux moyen de 6,5% en 2008, l'ex-ministre rwandais des Finances a affirmé la solidité du groupe qu'il dirige depuis 2005, grâce à "un bon matelas" de liquidités. La BAD "s'inquiète et prône la vigilance", a-t-il lancé avant d'évoquer des mesures décidées par le groupe depuis le début de la crise, en juillet, pour mieux accompagner l'Afrique et préserver le "bon rating" de la banque.
Fondé en 1964, le groupe (77 Etats membres) compte parmi les cinq principales banques multilatérales de développement au monde, avec des financements records à 4,3 milliards de dollars en 2007.