mercredi, décembre 27, 2006

BURKINA FASO: Tristes perspectives d’avenir pour les cotonculteurs du Sahel


SINIENA, le 26 décembre
- Le chef de la délégation de la Sofitex, la plus importante entreprise cotonnière du Burkina Faso, a récemment rencontré quelque 200 producteurs locaux dans l’ouest du pays, et leur a annoncé que l’or blanc se négocierait à 150 francs CFA le kilogramme, lors de la prochaine récolte, soit une baisse de neuf pour cent par rapport à l’année précédente. Mais alors qu’il prenait la parole, les cotonculteurs l’ont interrompu.« Excusez-moi, mais si ce que vous nous dites est vrai, mais nous allons tous arrêter de produire du coton », a déclaré l’un d’eux. Les paysans se sont levés et ont applaudi leur confrère alors que le représentant de la Sofitex tentait de leur expliquer qu’il n’était pas responsable de la chute des cours mondiaux du coton. « Ce sont les tendances du marché extérieur qui fixent le prix du coton. Et selon les tendances actuelles, on peut s’attendre à une baisse durable du prix », a expliqué Jonas Bayoulou de la Sofitex. Cependant, les producteurs de coton ne sont pas d’humeur à écouter les justifications de la Sofitex. Le prix du coton n’a cessé de chuter depuis 2003, il se négociait alors à 210 francs CFA le kilogramme (42 cents américains). Le secteur du coton joue un rôle essentiel dans l’économie du Burkina Faso, l’une des nations les plus pauvres de la planète, et représente à lui seul 60 pour cent des recettes d’exportations du pays. En outre, plus d’un quart des treize millions d’habitants que compte cet Etat d’Afrique de l’Ouest vit directement ou indirectement de la culture du coton. « Où allons-nous envoyer tous ces gens [qui seront prochainement sans emploi]? Il s’agit là aussi bien des jeunes que des cotonculteurs », a déclaré Célestin Tiendrebeogo, directeur général de la Sofitex à Bobo Dioulasso, la capitale du coton. Selon lui, une chute de la production cotonnière aura des conséquences sur les autres secteurs de l’industrie burkinabè et sur l’économie dans son ensemble. Les entreprises cotonnières de la région se battent elles aussi pour survivre. Par exemple, au cours de ces deux dernières années, la Sofitex a essuyé de graves pertes, de l’ordre de 40 milliards de francs CFA (80,45 dollars), a souligné M. Tiendrebeogo.Et selon lui, la situation risque de se détériorer. Davantage de paysans vont délaisser le secteur cotonnier et la production burkinabè chutera probablement de plus de 12 pour cent l’année prochaine, pour s’établir à moins de 700 000 tonnes. « Un tsunami a ravagé notre pays et nous avons besoin maintenant de l’aide de la communauté internationale », a affirmé François Traoré, le président de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina Faso. La faute à l’OccidentLes organisations non gouvernementales (ONG) et les leaders africains s’accordent à dire que les Etats-Unis sont responsables de la chute du cours du coton parce que l’administration américaine continue de verser des subventions à ses 25 000 producteurs de coton. Selon l’ONG britannique Oxfam, Washington aurait versé 4,2 milliards de dollars de subventions en 2004 et 2005, et les pays d’Afrique subsaharienne ont ainsi perdu quelque 400 millions de dollars de recettes – une somme dont auraient pu bénéficier les dix millions de pauvres que compte la région. En octobre dernier, le Président burkinabè Blaise Compaoré a déclaré aux producteurs américains et aux membres du Congrès, lors d’une vidéo conférence organisée par la Banque mondiale, que la filière du coton était essentielle et permettait de combattre la pauvreté qui ravage le Burkina Faso, mais également le Bénin, le Mali et le Tchad. « Nos économies ont été réformées et par conséquent, nos paysans ne reçoivent plus de subventions », a-t-il rappelé. « Alors que certains pays [occidentaux] ont malheureusement décidé de ne pas se plier aux règles du marché mondial », a-t-il ajouté. Les gouvernements africains exhortent les pays occidentaux à cesser de verser des subventions, à créer un fonds d’urgence d’appui à la production cotonnière pour compenser les pertes causées par la chute des cours et à apporter une aide technique et financière aux cotonculteurs africains.En décembre, le Président du Bénin, M.Boni Yayi, a déclaré sur les ondes de Radio France Internationale qu’il demandait personnellement au Président américain George W. Bush de venir en aide aux pays africains. L’administration américaine a rétorqué qu’elle continuerait de verser des subventions à ses producteurs de coton, contrevenant ainsi aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).Cependant, elle s’est dite prête à accroître son aide afin d’améliorer la productivité des producteurs de coton africains et de renforcer leur compétitivité sur le marché international.Des initiatives pour contrer la chute des coursSelon certains experts, en Afrique subsaharienne, la filière du coton continuera de connaître des difficultés même si les pays occidentaux cessent de verser des subventions à leurs producteurs. En effet, actuellement le dollar américain est faible par rapport au franc CFA, ce qui stimule les exportations américaines. Bachir Diop, président de l’Association des cotonculteurs africains (ACA), basée à Dakar, au Sénégal, a souligné que la chute du cours du coton présentait un avantage car elle contraint les producteurs à être plus efficaces. Au Burkina Faso, l'Institut national de l'environnement et de recherches agricoles (INERA) a produit des graines de coton génétiquement modifié qui permet de produire 3 000 kilogrammes de coton à l’hectare, contre une moyenne actuelle de 1 000 à 1 500 kilogrammes. Le gouvernement burkinabè a annoncé qu’il prévoyait de distribuer ces graines aux cotonculteurs en 2007.Les chercheurs africains tentent également de produire de l’huile de cuisine et du carburant à partir des graines de coton, pour la consommation locale. « Cela permettra d’atténuer l’impact [de la baisse des cours mondiaux] et notre dépendance [par rapport à ces cours] », a dit Bachir Diop. La Banque ouest-africaine de développement (BOAD) encourage également la production de textile locale. A l’heure actuelle, 95 pour cent du coton est exporté comme matière première. Cependant, comme l’a souligné M. Diop, les pays d’Afrique sub-saharienne auront des difficultés à rivaliser sur le marché international à cause des coûts énergétiques élevés et de la fin des quotas sur le commerce des textiles, décrétée en 2005 par l’OMC et qui a permis à la Chine d’envahir le marché mondial. De nombreux paysans burkinabè ont tenté de cultiver des céréales comme le maïs, le mil et le soya à la place du coton, mais le cours des céréales est encore plus instable que celui de l’or blanc. Par exemple, cette année, 100 kilogrammes de maïs coûtaient seulement 3 000 francs CFA (6,03 dollars) alors qu’en 2004, ils se négociaient à 25 000 francs CFA (50,28 dollars). Le coton est certainement le seul espoir des paysans. « Nous ne pouvons pas le remplacer. Seul le coton nous assure une entrée d’argent fiable », a conclu François Sirima, un producteur burkinabè.

vendredi, avril 07, 2006

Réfection des routes en République Démocratique du Congo


Libérer l'accès aux marchés et faciliter le transport des vivres

11 décembre 2002, Goma/Nairobi -- La réfection des routes doit commencer incessamment dans certaines parties de la République Démocratique du Congo (RDC), annonce aujourd'hui l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

C'est une étape cruciale qui permettra d'amener la nourriture aux personnes qui souffrent de la faim et de donner un coup de pouce à la production agricole, ajoute la FAO.

"La réfection de plus de 300 kilomètres de petites routes proches de Kinshasa, Kikwit, Mbanza Ngungu, Mvuazi, Kisangani et Goma va permettre aux populations d'accéder aux principaux marchés de nourriture dans la région pendant toute l'année ", selon Alexis Bonte, coordonateur des opérations d'urgence de la FAO pour la partie orientale de la RDC.

Des ponts cassés et des routes locales fortement endommagées seront réparés. Ces projets font partie de la campagne de la FAO pour améliorer la sécurité alimentaire et la production agricole dans les zones rurales. Les routes faciliteront l'accès à l'aide humanitaire.

La RDC fait partie des pays ayant le plus fort pourcentage de personnes sous-alimentées dans le monde - 73 pourcent de la population. Le nombre de personnes souffrant de famine chronique est passé de 12 millions en 1990-92 à 36 millions en 1998-2000.

Les routes sont importantes pour lutter contre la faim

"Les agriculteurs qui n'ont pas accès aux marchés locaux et régionaux ne peuvent pas vendre leurs produits et gagner leur vie. Si l'approvisionnement alimentaire est réduit et n'atteint pas les villes, les prix augmentent. C'est pourquoi la réfection des routes est un élément crucial pour lutter contre la faim et la malnutrition. Si les agriculteurs gagnent de l'argent, ils peuvent diversifier leur alimentation et consacrer de l'argent à la santé et à l'éducation," ajoute l'expert de la FAO.

La FAO s'intéressera tout d'abord à deux routes (Ngungu et Kako Jomba) dans le nord Kivu près de Goma, qui relient les communautés rurales aux grands marchés alimentaires. Les routes seront également remises en état dans les provinces du Bandundi et du Bas-Congo. Puis viendront les travaux sur la vieille route de Buta près de Kisangani (Province Orientale) et la route dite de l'éléphant, elle aussi proche de Kisangani.

Le projet inclut également une composante « nourriture contre travail », en coopération avec le Programme Alimentaire Mondial.

"Les bénéfices qu'en retire la population ne s'arrêtent pas une fois que le projet est terminé. Nous remettrons les outils aux riverains qui assureront eux-mêmes l'entretien des routes par la suite ", indique M. Bonte.

À la fin du projet, la FAO distribuera également des semences et des outils pour aider les agriculteurs à redémarrer ou accroître leur production agricole.

Le travail sur les routes devrait être achevé d'ici juin 2003. D'ici la prochaine saison des pluies, qui devrait débuter en septembre 2003, aussi bien les agriculteurs que les commerçants pourront accéder aux marchés grâce aux routes rénovées même s'ils devront probablement s'acquitter d'un péage.

Les gouvernements de Suède et d'Italie financent ces projets.

dimanche, mars 19, 2006

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vendredi, février 24, 2006

Transport aérien : Evitons les pratiques prédatrices ou de dumping


Dans l’écrit ci-dessous, M. Saturnin Zongo livre un diagnostic, somme toute optimiste, des problèmes auxquels sont confrontées les compagnies aériennes africaines.
Les compagnies aériennes africaines, comme la plupart des compagnies du Tiers-Monde, se trouvent confrontées à deux types de problèmes. Le premier concerne le milieu économique et social dans lequel elles se trouvent ; cette première partie des problèmes correspond à une situation générale de sous-développement qui se manifeste de diverses manières, parmi lesquelles on peut citer les économies de subsistance.

Le second type de problèmes est directement lié à l’exploitation des compagnies aériennes, bien qu’il tire aussi ses racines du problème général du sous-développement. Le transport aérien a, au cours des dernières années, subi les évolutions cycliques de l’économie mondiale qui se sont traduites par une escalade de coûts et une concurrence débridée.

Les compagnies aériennes africaines ont connu leur part de ces problèmes, mais en outre, leurs progrès ont été gênés par des obstacles colossaux qui leurs sont spécifiques, parmi lesquels l’élément essentiel se trouve être le manque de coopération. Les voyageurs qui sont sensibles aux tarifs et qui disposent d’assez de temps continueront sans doute de voyager par voie routière ou ferroviaire.

Favoriser l’usage de l’avion...

Toutefois, avec les taux de croissance économique constatés dans la sous-région ces dernières années il y a lieu de croire que les revenues des ménages s’accroîtront ; que la qualité de la vie, les moyens de communication et les transports, dans leur ensemble, s’amélioreront ; et que les notions d’efficacité, d’économie de temps auront droit de cité au point qu’on les érige en système de valeur, en favorisant davantage l’usage de l’avion en tant que moyen de transport sûr et rapide.

C’est pourquoi, l’on est en droit d’espoir, toute chose étant égale par ailleurs, que le marché du transport aérien connaîtra une croissance suffisamment raisonnable dans l’avenir. En ouvrant la concurrence dans le transport aérien, on devrait prêter une attention particulière aux pratiques prédatrices ou de dumping, conséquences possibles et non souhaitables, qui pourraient à leur tour engendrer une concurrence sans merci et des situations d’oligopole ou de monopole. Le terme tarif en matière de transport aérien désigne le prix à percevoir pour le transport de passagers, de bagages, ou de marchandises.

Par la pratique de tarifs raisonnables

Les tarifs généralement appliqués par les entreprises de transport aérien sont établis à des taux raisonnables, compte dûment tenu de tous les éléments d’appréciation notamment des intérêts des usagers, du coût d’exploitation, des caractéristiques des services, des tarifs appliqués par les autres entreprises de transport aérien. Il convient également d’accorder une attention particulière aux tarifs qui pourraient être inadmissibles parce qu’ils paraissent excessivement discriminatoires, indûment élevés ou restrictifs en raison de l’abus d’une position dominante, ou artificiellement bas en raison de subventions ou d’un appui direct ou indirect ou encore "prédateurs".

Les compagnies aériennes africaines n’ont pas les capacités, à elle seules, de s’attaquer aux difficultés qui les assaillent, il semble qu’une solution évidente puisse se trouver dans un effort collectif. C’est seulement, à travers des actions communes, qu’elles pourront minimiser les effets de leurs faiblesses et maximiser, à l’inverse, les effet de leurs puissances limitées.

En outre, si l’aviation civile africaine veut exploiter le potentiel croissant qui accompagnera le développement économique et social du continent et s’attaquer à la concurrence croissante des compagnies extérieures à l’Afrique, la coopération apparaît vraiment comme une condition sine qua non pour elle.

En raison de la situation économique souvent défavorable et de la réduction de la rentabilité, les compagnies aériennes ont intérêt à développer une coopération interne ou régionale. Elles devraient naturellement s’intéresser de près à une concurrence saine et féconde, leur préoccupation devrait s’orienter vers une coopération pratique et réaliste, à savoir l’harmonisation des programmes et des tarifs, le partage des codes. Enfin, la fourniture de services de transport aérien réguliers et fiables revêt une importance fondamentale pour le développement des États en particulier ceux dont l’économie est liée au tourisme.